Pont d'Iéna

Inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1975.

 Cinq arches de 28m en arc de cercle (maçonnerie).

Fondations sur pilotis à l'abri de caissons échoués.

Elargi en 1937 de 19m à 35m par établissement, en amont et en aval, de deux éléments de pont semblables au premier, mais constituées par des voûtes en béton armé.

Sur les tympans, revêtus de pierre de taille, on a rapporté les aigles qui décoraient l'ancien ouvrage.

Les piles de l'élargissement sont fondées sur des pieux en béton armé battus à l'intérieur d'une enceinte en palplanches métalliques.

Iena

 

C'est à Napoléon 1er que revient l'initiative de construire un pont situé dans la perspective de l'Ecole militaire.

Ce pont devait s'appeler "Pont du Champ de Mars" ou "pont de l'Ecole militaires" mais l'empereur, après la bataille d'Iéna qu'il remporte le 14 octobre 1806, décide qu'il porterait le nom de cette victoire, par un décret daté de Varsovie en 1807.

 

Le projet, d'abord confié à Jacques DILLON auteur du pont des Arts, puis, à la mort de celui-ci, à LAMANDÉ qui à conçu le pont d'Austerlitz, devait à l'origine comporter des Marches en fonte.

Mais, par décret impérial de 1808, il est décidé qu'il serait réalisé en maçonnerie, jugée plus solide et moins coûteuse d'entretien, alors que les fondations sont déjà en cours d'exécution.

Fait extraordinaire pour l'époque, les coûts de construction sont entièrement pris en charge par l'État.

 

L'ouvrage, qui présente cinq arches de 28 m en arc de cercle et quatre piles intermédiaires, n'avance pas très vite puisque, commencé en 1808, il n'est achevé qu'en 1814.

Ses tympans sont décorés d'aigles impériales dessinées par François-Frédéric LEMOT et sculptées par jean-François MOURET.

 

Après la chute de l'empire en 1815, il est sauvé d'extrême justesse de la destruction par l'intervention énergique de Louis XVIII.

Les Prussiens, avec à leur tête Blücher, à qui le nom d'Iéna rappelait de mauvais souvenirs, voulaient en effet le faire sauter.

Selon la tradition, ils y renoncèrent après que Louis XVIII eut annoncé qu'il était prêt à sauter avec lui.

 

Le pont est néanmoins débaptisé, prenant le nom de "pont des Invalides" et les aigles impériales sont démontées pour être remplacées par le sigle royal "L".

 

A la révolution de 1830, le pont retrouve son nom originel et, avec le retour des cendres de l'empereur, naît l'idée de rétablir les aigles, laquelle ne se concrétisera qu'en 1852, grâce au ciseau d'Antoine-Louis Barye.

A chaque extrémité du pont, sont mises en place, en 1853, quatre sculptures représentant rive droite, un guerrier gaulois par Antoine Préault et un guerrier romain par Louis Daunias ; rive gauche, un guerrier arabe par jean-Jacques Feuchère et un guerrier grec par François Devault,

 

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle se fait progressivement sentir le manque de capacité de l'ouvrage dont la largeur n'excède pas quatorze mètres, trottoirs compris.

Lors des expositions universelles qui marquent cette époque, cette insuffisance est provisoirement palliée au moyen d'émarbellements temporaires qui disparaissent aussitôt à la fin des manifestations.

Mais avec l'accroissement de trafic lié à l'extension des quartiers du Trocadéro, d'Auteuil et de Passy, la nécessité d'élargir l'ouvrage de façon durable s'impose de plus en plus.

Un décret de 1913 qui entérine le principe d'élargissement du pont à quarante mètres reste cependant sans effet.

Ce n'est qu'en 1937, avec la perspective de l'exposition universelle qui doit avoir lieu cette année, que les pouvoirs publics décident enfin de mettre à exécution ce projet d'autant plus nécessaire que le pont présente un état certain de détérioration.

L'élargissement, qui est ramené à trente-cinq mètres, se traduit par la construction de deux éléments du pont en béton placés de part et d'autre du pont existant, reliés à lui par une poutraison métallique.

Des parements de pierre recouvrent le béton des nouveaux tympans sur lequel ont été replacés les aigles de Barye. Les statues, quant à elles, sont reposées suivant les nouveaux alignements.

Tel qu'il est actuellement, l'ouvrage est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

 

Fiche technique

Concepteurs

 LAMENDE

  Date de construction

 1808 - 1814, élargi en 1937

 Longueur totale

 155m

 Largeur utile

35m: chaussée 22m, deux trottoirs de 6.5m

Dispositif constructif

Pont en maçonnerie à cinq arches de 28m en arc de cercle.

Elargi en 1937 de 19m à 35m par établissement, en amont et en aval de deux éléments de pont, semblables au pont primitif, mais constitués par des voûtes en béton armé.

Décoration

Quatre groupes équestres sculptés en pierre décorent les entrées du pont.

Aigles impériales aux retombées des arcs de piles.

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